Guerre des talents : le recrutement, une arme, favorisant la transformation digitale?

Digitalisation, Technologie, Numérique… La pandémie du Covid-19 bouleverse le marché du travail et accélère la transformation digitale des entreprises tout secteur confondu. L’année 2021 a été marquée par une reprise économique rapide inattendue. Celle-ci s’accompagne d’une explosion des offres d’emploi dépassant même le niveau de l’avant crise selon l'Insee qui enregistre près de 96 100 créations nettes d’emplois en 3 mois seulement. 

Cependant, des tensions de recrutements persistent malgré aussi bien une hausse de l’offre qu’un excès de la demande de travail. Cela s’explique principalement par une évolution des critères de sélection des recruteurs.


La chasse au “bon profil”, quels sont les facteurs d’attractivité ?

La transformation des entreprises implique une évolution des besoins en compétences. De ce fait, les recruteurs recherchent les meilleurs profils possibles capables d’assurer l'accompagnement de cette transition. Bien que la notion de “bon profil” reste subjective à chaque entreprise et secteur d’activité, on distingue des tendances communes en matière de critères de recrutement alliant une recherche d’expertise et compétences techniques (hard skills) d’un côté, et de savoir être et compétences générales (soft skills) de l’autre. 

La tendance à la transformation digitale au sein des organisations favorise un besoin croissant de métiers liés directement au digital que ce soit au niveau de son développement ou au niveau de son usage. On peut citer les métiers relatifs à l’IT, à l’intelligence artificielle, au web, au cloud … Ainsi, parmi les critères les plus souvent recherchés figurent naturellement des compétences précises s’apparentant au développement de logiciels, à la maîtrise d’outils informatiques ou digitaux, à la maîtrise de langages de programmation, ou encore à la gestion de projet.  

Parallèlement, la rapidité de développement des technologies numériques implique une constante évolution des métiers et des méthodes de management, et par conséquent une évolution des compétences nécessaires. Face à cette instabilité et incertitude quant aux besoins de demain, les entreprises misent sur les soft skills en préférant les profils à fort potentiel qui se démarquent par des compétences entrepreneuriales notamment une adaptabilité, une prise d’initiative, une logique de résolution de problèmes, et une volonté d’apprendre. 

Ainsi les entreprises recherchent la perle rare alliant un mix parfait entre compétences, qui découlent souvent d’expériences, et potentiel visible à travers les appétences et les capacités cognitives. Se heurtant à une pénurie de “bon profils", les sociétés multiplient leurs efforts d’attraction, d’acquisition, et de rétention des talents, donnant tout son sens au concept de “guerre des talents” proposé par Steven Hankin.

Un processus de recrutement sélectif mais surtout digital

Toute révolution numérique repose sur la complexité d'une révolution culturelle et organisationnelle, d’où la nécessité de placer la ressource humaine au cœur de cette transition. Le digital étant un canal alimenté par l’humain et pour l’humain, il repose également sur le transfert d’une série de compétences non techniques nécessaires à son développement comme la créativité et l’innovation, la collaboration et la communication, ou encore l’empathie et l’intelligence relationnelle.  

Ainsi s’impose de plus en plus le souhait d’évaluer ces compétences humaines par le biais d’un processus de recrutement plus adapté et sélectif visant à générer en toute objectivité une vision plus globale et précise du profil ainsi que son adéquation avec le poste et/ou la culture organisationnelle. 

Ainsi, on assiste à une tendance à la digitalisation complète ou partielle des processus de recrutement sous plusieurs formes. 

Le recours généralisé aux réseaux sociaux professionnels et plateformes de recrutement popularisent l’usage de techniques d’intelligence artificielle basées sur une série d’algorithmes triant les candidatures, pouvant aller de la “simple” identification de matchs potentiels à l’analyse de réactions et d’émotions à travers une vidéo ou un entretien à distance. 

Une autre tendance poussant à la digitalisation des parcours de recrutement est le recours aux tests visant à évaluer les soft skills du candidat. Cette évaluation peut prendre la forme d’un test de personnalité, de logique, d’un jeu …

De l’acquisition de talent à la transformation digitale

La transformation digitale est un processus complexe par nature qui, contrairement à la pensée commune, concerne plus l’humain que la technologie. En effet, tout dispositif informatique ou technologique peut être acquis. Cependant sa valeur ajoutée dépend de son implémentation ainsi que de l’usage qui en est fait. 

Comme pour toute transition organisationnelle, le succès d’une transformation digitale est conditionné par une gestion du changement réussie. Pour ce faire, une organisation a besoin de talents non seulement qualifiés comprenant les enjeux de cette transformation et son impact au niveau technologique et opérationnel, mais aussi ouverts au changement et à la formation en vue de s’adapter face à l’incertitude.   

L’implémentation de toute nouvelle technologie, allant de l’Internet des objets à la blockchain…, implique un lourd impact sur les processus existants qui peut souvent effrayer. Un profil hostile au changement n’est pas en alignement avec la vision de l’organisation. Or la concrétisation de cette vision dépend d’une implication, une communication et un engagement collaboratif de l’intégralité des parties prenantes qui s’approprient collectivement cette culture digitale.


A travers le recrutement des bon talents, l'organisation bénéficie de compétences techniques et générales qui sont nécessaires et cohérentes avec la finalité recherchée, tout en limitant le risque d’une résistance au changement qui pourrait potentiellement ralentir l’avancement de la transformation.

Par Kenza GUESSOUS pour VIALYBER

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